joi, 23 iulie 2009

Le tilleul de l'enfance

De retour chez moi, je traverse le parc. Un banc qui n’est pas occupé sous un tilleul en fleurs. Je m’y assieds en fermant les yeux...

Je me vois à la fin de ma première année d’école. Je vais dans le jardin. Un haut tilleul, au tronc vigoureux se lève près de la grille. Mon père me donne quelques branches et me dit d’en cueillir les fleurs...

Le lendemain, je vais toute seule au jardin, je grimpe sur la grille, dont la base est formée de grosses pierres. Je m'accroche aux barreaux en fer forgé et je m’approche du tronc du tilleul.

Encore un peu et j’arrive entre deux branches où je m’assieds confortablement. J’ai un point d’observation dans un endroit parfumé, très convenable pour faire des projets d’avenir, un endroit où je ne sois pas dérangée dans mes méditations...

J’ouvre les yeux. Je suis seule. Mais l’odeur des fleurs de tilleul me poursuit encore. Et les souvenirs.

Le tilleul de l’enfance
de nouveau en fleurs
torrent de pensées

Seară de vară

Mă cufund în lectură. Pierd legătura cu lumea. Mă surprinde gălăgia din curte. Astfel de ciripit nu am auzit de mult...

seară de vară –
gălăgioase vrăbii
în fundul curţii

Ies în grabă. În mărul de vară, vrăbiile ciripesc. Sub măr, Bobiţă, motanul meu.

o pală de vânt –
nemişcat stă motanul
privind speriat

Mă uit la el. Ţine în gură prada: un pui de vrabie. După un moment de cumpănă, văzând vrăbiile care ciripesc disperate, îl mângâi pe Bobiţă şi-i spun: „Bravo, băiete! Îţi meriţi mâncarea. Prea s-au înmulţit vrăbiile în curtea noastră! Şi tu trebuie să-ţi câştigi hrana. Măcar câte o trufanda.”

marți, 21 iulie 2009

À barrière d’un passage à niveau

J’attende à barrière d’un passage à niveau. Je regarde mon montre. Il est dix heures cinq.

À droit, au-delà du fossé du bord de la route, sur un monticule de terre, quelques buissons d’où me regardent des yeux curieux.

soleil ardent –
quelquelles prunelles
d’un fourré

À gauche, des chardons. On dirait qu’il attendre le train. Aucun souffle de vent.

Mais quelque chose se bourge!

ombre d’acacia –
un chardonneret examinant
le chardon mauve

Je regarde le tableau vivement colorée je regrette de ne pouvoir prendre une photo. Les voitures devant moi démarrent. Le train de marchandises passe.


În franceză, Virginia Popescu

La barieră

Aştept la barieră. Privesc ceasul. E zece şi cinci minute.

În dreapta, dincolo de şanţul de la marginea şoselei, pe o ridicătură de pământ, nişte tufe. Din ele, mă privesc nişte ochişori curioşi.

soare arzător –
câteva porumbele
într-un tufiş

În stânga, nişte scaieţi. Parcă şi buruienile aşteaptă trenul. Nici vântul nu adie...

Dar ceva se mişcă!

umbră de salcâm –
un sticlete cercetând
scaietele mov

Privesc tabloul viu colorat şi regret că nu pot face o poză. Maşinile din faţa mea pornesc motoarele. Trece mărfarul.

Le grillon

En octobre un soir. La porte donnant sur la cour est ouverte. Soudain quelque chose saute dans le vestibule. Surprise, je cherche dans la pièce où il se cache.

Le lendemain je m’affaire et l’oublie jusqu’au soir, mais à huit heures pile, il commence à chanter.

Depuis la porte d’entrée
un grillon chante –
nouveau locataire

Le lendemain il est sorti de sa cachette. J’ai voulu le prendre en photo, la première fut floue.

Finalement, je l’ai attrapé dans un sac en papier et l’ai installé dans une boite à chaussures. Le soir suivant il n’a plus chanté du tout.

J’ai déposé quelques feuilles pour le nourrir. Le lendemain matin il avait disparu mais j’ai trouvé la feuille dont une petite partie manquait : son dîner.

Il s’est échappé. J’ai pensé qu’il ne voulait pas vivre enfermé. Et maintenant le voilà libre. Désolée pour la photo.

Depuis lors le soir, il chante à nouveau au carreau de la porte d’entrée, et son concerto me ravit.

Soliste ponctuel –
le concerto du grillon
huit heures précises